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17 décembre 2016

Bientôt un successeur au Concorde ?





















Le 25 juillet 2000, la belle histoire du Concorde, un avion capable de relier Paris à New York en 3h30, s’achevait tristement avec un crash à peine une minute après son décollage à Roissy.

Airbus prépare désormais un successeur, le Concorde 2. Le 14 juillet (jour de la fête nationale), deux sociétés du groupe aéronautique - Astrium et EADS France – ont déposé un brevet aux Etats-Unis et publié des documents de présentation d’un nouveau projet d’avion supersonique.

Les inventeurs-ingénieurs ont imaginé l’avion le plus rapide au monde capable de voler à 5500 km/h, ce qui correspond à 4 fois la vitesse du son (le Concorde volait à 2000 km/h). Concrètement, l’avion pourra relier Paris (ou Londres) à New York en 60 minutes de vol. Se rendre à New York en avion-fusée prendra ainsi autant de temps que d’aller à Lille en TGV. Et la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie ne seraient plus qu’à environ six heures de Paris.

Pour obtenir une telle performance, l’engin fait appel à trois systèmes de propulsion distincts :

- deux turboréacteurs pour les manœuvres sur piste et le décollage ;
- un « moteur-fusée » permettant à l’avion d’accomplir une ascension quasi verticale jusqu’à une altitude d’environ 35 kilomètres, plus de trois fois celles des avions de ligne actuels, et
- deux statoréacteurs prenant alors le relais pour catapulter l’avion à vitesse supersonique (Mach 4,5) sur une trajectoire horizontale.

La combinaison de machines serait alimentée par diverses formes d’hydrogène stockées à l’intérieur de l’appareil, précise Airbus.

























Le schéma de l’appareil décrit dans le dépôt de brevet. Les turbopropulseurs (des réacteurs classiques) sont visibles sous l’appareil (TB1) et sont rétractables. Sous l’aile gauche est visible un statoréacteur (ST1), utilisé pour la croisière.

Sur les croquis présentés par l’avionneur, le Concorde 2 n’a plus grand chose à voir avec son prédécesseur : terminé le nez basculant et l’allure effilée, le nouveau Condorde ressemble davantage à une petite navette spatiale. Les nombreux schémas à l’appui du brevet montrent un appareil dépourvu d’ailes classiques et disposant, à la place, d’une voilure triangulaire placée au-dessus du fuselage.

Autre innovation technique : le supersonique serait conçu pour atténuer le bang qu’on entend lorsqu’un appareil franchit Mach 1. Notamment parce que le mur du son serait traversé alors que l’avion serait en position verticale, ce qui diffuserait le bruit de façon à ce qu’il ne parvienne pas jusqu’au sol.

Le blogueur Deepark Gupta, l’un des premiers à avoir repéré le dépôt de brevet, décrit le projet façon C’est pas sorcier dans une vidéo mise en ligne fin juillet sur Youtube :



Lors de l’annonce d’un projet similaire en 2011, Airbus Group, qui s’appelait alors EADS, avait estimé le délai d’une éventuelle mise en service d’un tel avion à trente ou quarante ans.

En attendant, l’idée intrigue les passionnés d’aéronautique comme André Turcat, 93 ans. Il était le pilote du premier vol supersonique du Concorde, en 1969.

https://soundcloud.com/la1-re/andre-turcatbwf  

Source : Solidarité & progrès Karel Vereycken 20/11/2015